les rochers
Vitres baissées, radio éteinte : on chercha vainement le vent du souvenir. On savait que trois jours durant.., mais cette fois aucun mistral à rendre fou. Juste une légère brise agitant les châtaigniers. Ah oui, on entrait dans un pays de genêts et de châtaigniers. On imaginait les odeurs, plus qu’on les percevait. On en concevait un léger malaise, presque du vertige. On savait que pour cela il convenait de se resituer au printemps. Là, c’était la fin d’été, un septembre un peu frais. On arrivait après l’orage. On apercevait encore, de temps à autre, un éclair déchirant le sud obscur. C’est sans doute pour cette raison que les cigales restaient coites. La route était propre, les virages parfois amples, parfois serrés, certainement du nanan pour les deux-roues. On traversa des villages. Un village en particulier, où autrefois on se construisit un peu. On était perplexe. Il fallut se retourner pour enfin apercevoir les deux gros rochers qui, tels des canines monstrueuses au flanc de la montagne, veillaient sur les toits de lauzes. Alors on sut qu’on était parvenu au but : la vue devint soudain familière.