gps
L'autre jour, rendez-vous à 12h30 avec le gars qui entretient le chauffage. Même si cela me fait perdre plein de temps, je rentre tout joyeux à la maison, sachant que je retrouverai Elle pour une petite demi-heure. Elle assure le début de la permanence. Elle finit d’avaler un abricot en mauvais état quand j’arrive. Nos repas ne se superposent pas exactement. J’entreprends de couper deux tomates et de les mélanger avec des restes de champignons, haricots verts et laitue. Une pincée de sel. Une tournée de poivre. Un filet d’huile d’olive. Quelques gouttes de vinaigre. Et me voilà attablé devant une jolie salade. Elle en profite pour m’annoncer que le gars aura du retard, qu’il devrait être là vers 12h50. Bon. Ce sera ric rac, mais ça devrait loger dans mon planning. À 13h00 elle me fait la bise et s’en va vers ses obligations professionnelles. Le gars n’est toujours pas là. Téléphone. C’est lui. Il est perdu. Sans compter qu’il semble téléphoner depuis le fond d’un aquarium, à ce que je déduis du lamentable gargouillis exaspérant mon oreille gauche. (Je ne téléphone jamais de l’oreille droite, c’est comme ça.) Je tente d’expliquer le chemin à prendre. Il raccroche. Dix minutes plus tard. Retéléphone. Il est perdu. Le GPS l’a expédié dans une autre ville, à 25 kilomètres, où une rue a la bonne idée de porter le même nom que la nôtre. Comme il est toujours au fond de son bocal, je ne comprends pas tout, alors je lui enjoins de rappliquer fissa et on avisera ensuite. Je pense très fort que le GPS c’est de la merde. Ou alors il faut sortir de Polytechnique pour s’en servir. Ce qui n’est pas mon cas. Ni celui du mec, a priori. De toute façon je n’ai pas de GPS et je m’en passe très bien. Dix minutes plus tard, il rappelle. Il est encore paumé. Comme il n’est pas très loin, je lui explique à nouveau. Je me plante fermement au bord de la route afin de l’intercepter sans perte de temps supplémentaire. De toute façon le rendez-vous est mort. J’avise enfin une camionnette hésitante à quelques dizaines de mètres. C’est lui. Je lui sers la main. Je sais rester calme et poli, même quand l’adversité m’agace. Il me raconte ses déboires avec le GPS. Je m’abstiens de dire que je m’en fous, que le GPS c’est de la merde, etc. Je suis pressé. Inutile de perdre du temps en parlotes. La secrétaire reprendra contact pour un nouveau rendez-vous. Et si le chauffage ne fonctionne pas, on aura qu’à faire du feu dans la cheminée et y balancer le GPS.
ps : en plus, ça m'a coûté un aller retour et 10 euros de parking (au lieu de 5)