calendula
J’ai mal au dos. Dans le haut, autour des cervicales. J’ai eu du mal à m’installer le plus confortablement possible dans le fauteuil du coiffeur. Je vais peut-être prendre un Doliprane, s’il en reste dans la tirette de mon bureau. Je vais attendre que le goût suave de mon flan à la vanille, arrosé d’un bon café, se soit estompé. Il ne faut pas gâcher. Je n’attendrai pas trop : ça dure bien moins longtemps que le souvenir du vin jaune. Si vous ne me croyez pas, vous n’avez qu’à essayer. Je veux dire, le vin jaune. Il faut avoir testé ça au moins une fois dans sa vie, c’est comme le caviar et la truffe. Personnellement je ne raffole pas de la truffe. Par contre, j’ai eu l’occasion de déguster une fois un vrai bon caviar de la Caspienne. Ouah. J’en reprendrais bien. Avec les mêmes convives, dans la douce brise d’un soir d’été, sur le bout de pelouse qui nous sert de terrasse. Humour et caviar avaient fait bon ménage. J’en ris et en salive encore. J’ai mal au dos. Je suppose que j’en ai plein le dos. Je me dis parfois que mon lot est d’encaisser, d’être en permanence inquiet pour les miens. Mais la lassitude est là. Nous aspirons à la paix, Elle et moi. J’ignore si cela existe. J’ai mal au dos, c’est entendu. Inutile d’appuyer là où c’est le plus douloureux. Marchands de soucis, passez votre chemin, je suis déjà servi. Cerise sur le gâteau, les ennuis étant volontiers grégaires, je n’ai plus d’éditeur.
22 mai 2013