jeu de mains

Mes impressions après avoir reçu quelques retours des lecteurs et lectrices de Caravan.

Imaginons : on enfourne un CD dans la chaîne hifi. La musique retentit. Dans le salon, dans l’habitacle, dans les écouteurs. Où qu’on soit. Cette musique au rythme lancinant, obsédant, faisant miroiter des sables infinis, soulevant la poussière rougeâtre des steppes. Alors on voit la route. Une route sans égards pour les déserts, fusant à toute vitesse vers l’Italie, faisant néanmoins la part belle à la lenteur de l’héroïne, musardant contre toute logique dans la verdeur des plateaux jurassiens. On devine les paysages. On les lit en impressionniste. Et puis on sombre avec la fille. Elle est déjantée. Elle est imparfaite. Elle est malade. On plonge avec elle, on l’accompagne dans sa spirale vertigineuse. On la comprend. Parfois on a envie de s’arrêter, de l’imiter en touchant le blouson de cuir de Livia. La toucher elle aussi, toucher Inès ? Ah ce n’est pas conseillé. C’est bien trop dangereux. Jeu de main, jeu de vilain, certes, mais de vilain mort.