une odeur de brûlé
J’ai versé le quinoa dans l’eau frémissante (deux volumes d’eau pour un volume de graines). J’ai oublié volontairement de saler, puis, soucieux de rationnaliser le temps, je suis sorti vider une cuvette d’épluchures sur le tas de compost, ce dernier se trouvant pile poil à côté de l’emplacement où mon voisin et ami O était présentement occupé à tronçonner des bûches. Nous avons parlé, quoi, cinq minutes, pas plus, sinon nous aurions risqué de prendre froid, même si nous partagions prudemment le même timide rayon de soleil. Vingt, dis-tu ? Tu crois ? Minutes… Bref. Ben non, pas bref. Ah, quand je suis rentré, j’ai tout de suite remarqué l’odeur. Je me suis précipité vers la plaque à induction, où étrangement ma casserole n’était plus, tu l’avais déjà mise à tremper dans l’évier, il faudrait faire chauffer du vinaigre blanc, à mon avis. Quant à ce qui restait du quinoa, il gisait dans une assiette creuse, a priori utilisable, mais laissant échapper un inimitable fumet de brûlé. Inimitable : justement, il serait impossible de reproduire la recette de salade que je m’apprêtais à confectionner ; déjà qu’habituellement je ne note rien, et ne me souviens de rien. Mais là : impossible, une prochaine fois, de faire cramer le quinoa exactement de la même façon, n’est-ce pas.