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le carnet vert
3 décembre 2012

la flèche

Par un matin de chaleur, un de ces jours de juillet où la lumière se fait poussière. Un de ces jours qui font trembler l’horizon devant les regards accablés.

Les chaumes, les meules cylindriques parfois alignées, parfois non. Il se pourrait qu’il y ait des photos à faire.

En courant j’ai repéré les lieux. Pour y retourner, nous prenons la voiture. L’idée de marcher nous épuise a priori. Nous stationnons sur l’herbe pelée, à l’entrée de la petite route desservant le village voisin, un de ces axes infimes qui rechignent à figurer sur les cartes. Sur la route, une flèche bleu clair, fraîchement peinte en prévision d’une prochaine course cycliste. Je vois là une subite inspiration. Je ne m’agenouille pas, je ne me mets pas à plat ventre, toutefois je me baisse afin d’obtenir une vue en grand angle, proche du sol. La flèche en gros plan, ainsi que le goudron grumeleux. Le tracé de la route en ligne de fuite. Au loin, une vague ligne droite formée par une rangée de meules. Déclenchement. Vérification hasardeuse sur l’écran de l’appareil, parce que le soleil. Satisfaction du devoir accompli. Je me redresse. Je lève les yeux vers le paysage archi-connu, droit devant moi. C’est l’instant que choisit la biche pour caracoler à travers champs, surgie d’on ne sait où. Nous la suivons des yeux. Elle traverse la route à une centaine de mètres de nous et s’en va longer la lisière avant d’enfin se soustraire à notre vue. En nous la stupéfaction fait place au plaisir du regard. Et puis je me dis que peut-être. Alors je porte le viseur de mon appareil à mon œil, je cadre tant bien que mal, j’effectue la mise au point et je déclenche, clic, clac, encore et encore. Je sais bien que l’animal est trop loin pour la faible focale de mon zoom, mais il n’empêche que je m’en voudrais de n’avoir pas essayé. Et puis de toute façon, j’estime que nous avons bien fait de vouloir immortaliser ce bout de campagne tellement familier. Je sais que je tiens la photo. La belle image. La flèche peinte sur la chaussée. C’est même cette image-là que je choisis pour orner la couverture de mon roman. Une idée de route, comme une invitation au voyage.

 

DSC_1122

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Commentaires
F
Voilà donc l'explication!
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