Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le carnet vert
30 avril 2012

samedi de pluie

Samedi d’avril, samedi de pluie. Et Paris.

Paris sous la pluie. Paris de la grisaille dont on fait les vitraux.

Les premières gouttes, comme par hasard, à l’instant même où tu surgis du métro. Traverser l’avenue. Tenter l’aventure d’une ruelle aux couleurs désordonnées. Pour les photos, pour les mots, pour les cris. Même le vert terne des poubelles est orné. Des dessins sourient.

Glisser sur le pavé luisant. Tu t’accroches à mon bras. J’aime que tu aies ce besoin. Notre parapluie est trop petit, sans doute, mais qu’importe, nous montons d’un pas alerte. Du haut du jardin, se désoler de l’horizon bouché. Plus tard, nous passerons au pied de la tour Montparnasse et tu me diras que tu aimerais monter au sommet et admirer les alentours. Ce sera pour une autre fois, un jour où nous verrons clair. Je me contente de glisser un regard blasé vers des pervenches d’une variété originale. Je ne t’en parle pas, je ne sais pourquoi. Peut-être les remarques-tu aussi. Elles seront exemptes de nos déclenchements, déjà la pluie nous désarme.

À l’abri d’un palmier, un pantin blanc jaillit de son mur et nous adresse un signe joyeux. C’est juste avant que nous attendions le bus, protégés par l’abri sous lequel s’entassent des voyageurs multicolores.

Nous n’en avions pas encore pris la mesure, mais la traversée de Paris, par le 96, est en soi un voyage. Te souviens-tu, avec le même relent de nostalgie que celui qui me traverse, qu’un autobus à plateforme descendait autrefois la rue de Ménilmontant, à la poursuite d’un ballon rouge ?

À chaque arrêt le bus crache un lot de voyageurs, aussitôt remplacés par de nouveaux. Et on se presse, et on s’entasse. Et la buée forme un écran mouvant et déformant sur les vitres, à travers lesquelles je devine néanmoins des lieux désertés, qui d’ordinaire sont envahis. La place Saint-Paul est vide. Le parvis de la fontaine Saint-Michel également. Lors d’une halte prolongée au mitan d’un embouteillage, je remarque une petite foule agglutinée, comme ratatinée. Au-dessus des épaules noires et du couvert de parapluies, je distingue par instants le pavillon d’un tuba, ou la coulisse d’un trombone, alors je me dis que malgré la pluie, malgré la grisaille dont on fait les vitraux, ce samedi pour certains est un jour de fête.

 DSC_3789

Publicité
Publicité
Commentaires
P
Calou : il pleut pourtant assez peu sur la capitale, en dépit de l'imagerie populaire. C'est souvent de la pluie fine, sans volume. Ici aussi, d'ailleurs, même si les rivières sont récemment sorties du lit.<br /> <br /> <br /> <br /> Aline : de lien. Et puis tu me mets en tête la lomance de Palis. Vais-je pouvoil m'en défaile ?<br /> <br /> mdl<br /> <br /> <br /> <br /> Fabienne : c'est marrant, j'ai même pris la photo exprès pour illustrer le texte alors qu'il n'était pas encore écrit.
Répondre
F
Paris sous la pluie sied à ta plume fine et sensible!
Répondre
P
Même avec Paris sous la pluie, tu arrives à écrire un texte délicieux et romantique à souhait. Je pense à la chanson que chantait souvent Maman "la romance de Paris", c'est tout à fait ça, cela pourrait paraître démodé, eh non ! Melci ! :)
Répondre
C
La pluie sied à Paris^^^<br /> <br /> Ici, il ne sait pas pleuvoir gentiment, c'est trombes d'eau, puis aussi soudainement, soleil généreux!<br /> <br /> Très chouette moment de lecture!
Répondre
le carnet vert
Publicité
Archives
Newsletter
14 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 145 943
Publicité