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le carnet vert
19 août 2011

message contemporain

Le goudron n’en est pas à fondre et à coller sous nos semelles. Pourtant, l’été. L’impression de champs de blé accablés. Orange. Moissonnés beaucoup plus tôt que d’ordinaire.

Ils ont aussi ramassé le colza.

Le ballet des moissonneuses se devine aux nuages poussiéreux aperçus sur l’horizon.

 

Je me souviens d’un autre juillet. Tandis que nous revenions de la côte, les colonnes de fumées noircissant le couchant, les incendies.

 

Nous vidons la bouteille de volvic.

 

Tu me regardes.

(ton regard clair et confiant)

Des larmes me viennent. Pour éponger les tiennes ?

Nous sommes habités par l’émotion.

 

On a écrit des cartes sur les paumes des mains. Tu imagines ça ? Et les gens disent leur histoire. Les exilés de la ville, ceux qui un jour ont traversé la méditerranée ou les plaines d’Europe centrale. Ceux dont les navires surpeuplés ont dérivé sur l’océan, s’en remettant à la bonne étoile. Et même ceux qui, tout simplement, ont aimé notre pays.

 

C’est une biennale pour l’art contemporain. On a intitulé cela habiter la terre. Ça signifie bien des choses.

Les murs le disent. Les murs et les monuments. Regorgent d’images. Dégorgent des mots. Des cris.

Si nous ne devons garder qu’une image, ce sera celle multiple des mains. Les halles sont entourées de mains et de phrases d’exilés.

 

Sur les paumes, en superposition, les cartes routières des lieux lointains. Les gens des paumes sont de là-bas, à chaque fois.

Nous aimons l’idée de ces mains, ce travail là, ce témoignage.

Nous habitons la terre.

 

 

Juillet 2011

Après passage à la biennale d’art contemporain de Melle.

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Commentaires
F
J'ai suivi le lien. J'aurai bien visiter, moi aussi, et je crois que j'aurais aimé les mains, moi aussi.
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