bleu
Tu dis toujours que le bleu n’est pas ta couleur.
Tu dis que tu n’aimes pas le bleu.
Pourtant dans ma mémoire, Myrtos est bleu.
Le bleu de la mer, et celui de l’horizon (on n’aperçoit toujours pas la Libye, il n’y a pas de raison qu’on l’aperçoive, trois cent kilomètres au ras des vagues, c’est trop loin pour ça).
Le bleu de l’ombre bleue du figuier. Comme disait le chanteur ardéchois.
Je crois me rappeler que nous sommes assis sous un auvent orange. Nous sirotons notre jus d’orange quotidien. C’est une habitude que nous avons prise.
La brise venue du large est presque fraîche. Frissonnerais-tu ?
L’horizon est bleu.
De même que mon impression de ce front de mer.
Alors que les auvents oranges ou d’autres couleurs. Mais pas bleus. Seules sont bleues les boiseries de l’ultime taverne. Quant aux rues, elles sont blanches. Du moins les maisons.
Nous n’avons pas spécialement prémédité que nous aimerions Myrtos.
Dans nos cœurs ce lieu bleu nous appartient bel et bien. Désormais. Puisque nous débordons d’émotion. Toi et moi. Cela a commencé sur les gros galets de la plage, un peu avant le bourg. Nos regards convergeant au loin. Bleus.