côte sud
Plus nous avançons, moins la circulation est dense.
Nous longeons la côte. Ce n’est pas encore le sud.
Nous faisons une halte. Une baie. Du bleu. L’horizon est bleu, les sommets nimbés de brume, et l’îlot devant, bien distinct. Nous n’irons pas jusque là-bas, nous bifurquerons avant. Vers le sud.
À nos pieds, une plage. Quelques baigneurs dans l’eau. Une femme fait la planche. Immobile. L’eau est si claire que je distingue nettement son ombre sur le fond. Cette eau nous fait envie. Au loin on distingue une ligne blanche indiquant la présence de la ville. Agios Nicolaos.
Plus tard. Nous déambulons dans les ruelles de Ierapetra. Après avoir siroté un jus d’orange. La ville la plus au sud de l’Europe, dit-on. À peine à trois cent kilomètres des côtes libyennes. Est-ce un signe ?
Nous resterons marqués par cette région.
Nous déjeunons non loin des créneaux surchauffés de la forteresse vénitienne. À nos pieds une plage où barbotent quelques enfants du coin, tandis que leurs mères papotent en terrasse. Dans nos assiettes ? Du bonheur à l’huile d’olive.
La chaleur des ruelles de Ierapetra. Et les bougainvillées, les hibiscus, les grenadiers. Les roses trémières aussi, comme chez nous.
Tu photographies des cageots de tomates à l’arrière d’un pick-up.
La région est aride, et ce désert est entièrement bardé de serres, c’est spectaculaire. Et c’est pourquoi tous les légumes.
Nous aimons ce sud.
Nous reprenons la route. Nous longeons la côte. Nous nous arrêtons pour fixer les serres. Le rythme des lignes blanches sur fond de mer bleue mêlée au ciel. Nous n’apercevons tout de même pas la Libye. Juste une île, qui apparaît par moments au large.
Peu avant Myrtos, je titube sur de gros galets gluants et je plonge. Un bain de plaisir.