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le carnet vert
11 juillet 2011

la galet

Tu ne le sais peut-être pas, mais le galet. Tu vois.

Il ne quitte guère mon sac.

 

Je pense à lui à cause de mots lus ailleurs. Je n’ai pas peur. Je vérifie par acquis de conscience. Mais je sais qu’il est là. Dans mon sac.

 

Ton galet.

 

Il est des jours,

Il est des vues,

Il est des couleurs,

 

Il est des larmes,

 

Que l’on n’oublie jamais.

 

Il y avait un peu de vent. Comme toujours en bord de mer. Nous marchions côte à côte. Main en main.

Après que tu t’étais agenouillée face aux vagues. Et que tu avais fixé les rochers gluants que la marée descendante dénudait. À contrejour.

 

Nous étions en septembre. Nous nous tenions debout face à l’adversité.

 

Nous marchions. La plage, presque déserte.

Tu as lâché ma main. Tu t’es baissée pour ramasser quelque chose. Et tu m’as tendu le galet.

 

Longtemps je l’ai pris en main. Le galet : au creux de ma paume. Et je le serrais pour domestiquer ma peur. Tu verrais (alors que je viens de l’extirper de mon sac), il garde sur lui une sorte de patine. J’ai tant eu l’impression qu’il palpitait dans ma main. Il était le véhicule de ta vie…

 

Nous sommes vivants.

Au présent.

 

…et de ton amour.

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Commentaires
P
Merci à vous.<br /> Un texte qui a jailli spontanément, comme une illumination, et que j'ai publié tel quel dans la foulée.
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G
C'est si beau. Encore.
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L
Juste très émue.
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F
La puissance infinie du minéral face aux fragiles angoisses humaines...
Répondre
le carnet vert
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