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le carnet vert
2 septembre 2010

sous les platanes

Nous avons traversé tout le département. Il y avait une bonne heure de route. Nous avions ouvert le toit de la voiture. Peut-être même avais-je baissé la vitre de mon côté, je ne sais plus. J’oublie souvent les détails. Je me souviens de la blondeur des champs moissonnés. Tu vois. Nous avions le soleil derrière nous. La lumière était particulièrement pure, sans une once de brume. J’avais déjà remarqué ça en attendant mon TER en retard.

Le paysage a changé. C’est comme ça. C’est qu’à un moment on traverse une rivière nommée Gartempe, celle qui descend du Limousin et qui coule près de chez les parents d’Elle. Celle à l’eau sombre dans laquelle j’avais aimé me baigner nu. Passée cette rivière, c’est le sous-sol qui change. On passe du calcaire au granite. Alors le paysage.

Ça devenait plus vallonné. Plus vert aussi. Dans le bourg, nous avons tout de suite trouvé les rues barrées, les pompiers, les gens qui commencent à converger. Inutile de demander notre chemin, il suffisait de suivre. Nous avons stationné avant le pont. Et puis. Le pont, justement. Un vieux, en pierre, qui enjambait une rivière dont j’avais oublié le nom. Un calme… Une vue bucolique de chaque côté. Elle en a profité pour fumer un clope, et moi j’ai laissé mon esprit dériver au rythme lent du courant.

Le nom, je l’ai retrouvé après le pont, parce que le restaurant. Le relais de la Benaize. J’ai bien pensé regarder le menu, mais ça m’est sorti de l’esprit. Ça avait l’air accueillant pourtant.

La Benaize, c’est le nom de la rivière. Un nom qui lui va comme un gant. Parce qu’ici, « benaize » ça veut dire bien aise, j’imagine, enfin bienheureux, une idée de farniente. Tu connais le film Alexandre le Bienheureux ? Tout à fait cet esprit là.

Nous avons facilement trouvé le champ de foire. Un vaste espace herbu protégé par la frondaison de vénérables platanes. Quelques rangées de chaises. Une scène surélevée. Impeccable. Nous avons bien fait d’arriver un peu en avance, parce qu’il n’y a pas beaucoup de chaises, et les papis du coin en ont déjà colonisé pas mal.

Les derniers rayons du soleil rasent l’herbe, sous le feuillage des platanes. Cela compose un tableau magnifique. J’aime beaucoup. Il commence à faire frais. Parce que la rivière. Mais je suis bien.

Et puis la musique.

Parce que nous sommes là pour la musique, n’est-ce pas.

Je ne te raconterai pas la musique. C’était beau. Bratsch. Je ne sais pas si tu connais. De la musique d’Europe de l’est. Il y a un nom précis pour ça, je ne sais plus lequel, il faudrait que je recherche. J’aime ces accents orientaux. Une musique à la fois triste et gaie. C’est ainsi que je l’ai sentie. Une musique qui s’accordait sans doute bien avec mes sentiments du moment. Il faut bien que ça s’arrête à un moment donné, mais je crois que j’aurais pu écouter les musiciens deux heures de plus sans me lasser. Je ne sais même pas si j’aurais été terrassé par le sommeil.

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Commentaires
S
une musique qui n'est pas appréciée ces temps-ci de ce côté-ci de la frontière.<br /> Ton texte emmène dans un lieu bucolique mais renvoie au final à la réalité politique ...
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F
Les vacances ont l'air de t'avoir fait du bien. Tu retrouves ta plume et ton style pour surligner ces petits moments de bonheur...ça me va!
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P
belles douceurs... de celles qui restaurent le corps et l'âme d'un seul coup.<br /> Laisser les soucis au loin... ne vivre que l'instant et s'accorder à la respiration de la terre.<br /> Je ne sais pas combien en sont encore capable.<br /> Belle balade phil... merci de la partager avec nous.
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N
Je m'en vais aller découvrir Bratsch !<br /> Bonne soirée !
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