civile
Faut faire vachement gaffe à ce qu’on fait, quand on conduit. Pas se laisser distraire par l’effet de surprise, voire par le fou rire. Si on ne veut pas atterrir au fossé.
Parce qu’on entend de ces trucs, à la radio.
Par exemple, il se dit qu’un parti politique quelconque, inutile de le nommer et de lui faire une pub éventuellement imméritée, s’apprête à recruter des colistiers dans la société civile.
Comprenons par là qu’il s’agit de recruter des types qui font un vrai travail, et que ledit travail leur a procuré une certaine notoriété. C’est une condition sine qua non si on veut que leur nom fasse joli sur la liste.
Par extension, comprenons aussi par-là que le travail des types en question ne s’exerce pas militairement, sinon il ne serait pas civil. Tant pis pour les soldats qui souhaiteraient se consacrer à la politique.
Par extension toujours, et peut-être que j’ai l’esprit tourné à la dérision, je comprends, et d’ailleurs le journaliste de la radio insiste sur ce point, qu’à partir du moment où le civil (qui peut être une civile, ne soyons pas sexiste) figure sur la liste, il se peut qu’il se lance à corps perdu dans la politique. Et par là-même abandonne la pratique du vrai travail qui faisait sa civilité.
Par extension encore, je comprends que la pratique de la politique n’est pas civile puisqu’on recrute des civils et des civiles qui risquent de devenir des hommes ou des femmes politiques. Et par là-même d’abandonner leur civilité. Pas civil, c’est peut-être incivil, ce serait logique.
A leur place, aux civils et aux civiles, j’y réfléchirais à deux fois. Ce ne doit pas être évident de devenir incivil du jour au lendemain. Voire guignolesque.