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le carnet vert
30 août 2009

je savourais ta joie

Assis sur un banc, dans la fraîcheur du matin, je t’attendais. J’avais fait le tour du quartier pendant que tu étais dans la librairie. J’avais fixé dessins et graffiti sur la carte numérique de mon appareil. J’avais repéré une vitrine qui te plairait. J’avais ouvert le plan. J’avais des idées pour la suite de notre promenade.

Tu es sortie du magasin.

Tu rayonnais.

Tu n’avais rien acheté, mais tu rayonnais. Tu me disais avoir vu des choses intéressantes. Il faudrait que, plus tard, tu fasses une commande. C’était professionnel.

Je regardais le trafic peu dense qui animait le boulevard en ce matin d’août. Une petite fille est venue jusqu’à moi en riant. Sa mère la rappela. Une femme détacha l’antivol de son vélo, installa son butin dans la corbeille métallique fixée au guidon, se coiffa du casque idoine et enfourcha la bécane et s’élança en direction du fleuve. C’était la vie, toute simple. De l’autre côté de la chaussée, le parc était une invite, à laquelle je ne cédai point, parce que je t’attendais.

C’est à l’instant précis où tu sortais du magasin que j’ai tourné la tête et que je t’ai vue. C’est comme si j’avais été prévenu par un sixième sens. Tu as descendu en courant les quelques marches et tu es accourue vers moi. Tu ne m’as même pas cherché du regard. Il faut croire que j’étais là où je devais être.

Tu rayonnais. Je voyais sur ton visage le plaisir de me retrouver. Après guère plus d’une demi-heure de séparation. Toi dans la librairie spécialisée. Moi errant le nez au vent sur les trottoirs du quartier.

Je savourais ta joie lorsque nous nous sommes embrassés.

Je t’ai montré les livres de maths, dans la vitrine d’un éditeur que j’avais repérée. Nous sommes entrés. Tu as feuilleté des livres qu’on t’a obligeamment présentés. On t’a remis un catalogue. Tu étais contente et je savourais ta joie.

A côté nous avons été alléchés par les mets chatoyants que proposait le traiteur italien. Peut-être reviendrions-nous. Tu en avais bien envie, je le sentais. Puis, plus loin, dans une droguerie exiguë, j’ai acheté une ampoule de rechange pour le plafonnier de la chambre.

J’ai pensé à la chambre. Je me suis rappelé que moins de deux heures auparavant nous y étions encore enlacés, seuls au monde, et j’ai savouré ta joie.

P1080851

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Commentaires
P
Annick : merci beaucoup, et bienvenue ici !<br /> Valérie : divin ? Diable...
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V
Vos textes sont décidément divins...
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A
Quelle belle écriture !<br /> Quel texte plein de joie.<br /> Petite tranche de vie à déguster sans modération.
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P
TJ : j'aime bien faire plaisir !<br /> :-)
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T
J'ai beaucoup aimé tes lignes! Je me suis pris à le relire pour mon plus grand plaisir!
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le carnet vert
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