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le carnet vert
8 février 2009

les carreaux du couloir

Le matin, quand on part, il fait nuit. Et le soir, quand on rentre, il fait nuit également. Ce qui fait qu’on ne sait pas le temps qu’il fait. Ou plutôt si, on le sait parce qu’on a écouté la météo à la radio, mais disons qu’au moment où on actionne le démarreur de la voiture, on n’y prête pas attention. Voici un des nombreux inconvénients de l’hiver.

Je suis allé remplir ma bouteille d’eau à la fontaine qui est au bout du couloir. Je reviens pensivement, le bras droit lesté par un kilo et demi de liquide, en essayant comme toujours de ne pas faire craquer le parquet, ce qui est comme une sorte de jeu, pareil que d’alterner les pas sur les carreaux bleu clair et bleu foncé de la moquette. Oui, parce qu’il y a une espèce de chemin en carreaux de moquette, bien rectiligne, en plein milieu du magnifique parquet du couloir.

Aucun rapport avec ce qui précède, m’objectera-t-on.

Bien sûr que si.

Parce que l’alternance des carreaux bleu clair ou foncé, posés en damier, ainsi que les rayons de soleil qui tombent en biais sur le sol du couloir, tout cela produit un rythme parfaitement remarquable, de celui qui anime si bien les choses inertes, et je me dis qu’après le repas j’aurais bien été faire un tour dehors, histoire de jouer avec le rythme des lignes et des ombres et des clartés, et voila que je me mettrais des gifles parce que ce matin, avant de partir, je me suis dit, tiens, je pourrais prendre mon appareil photo, comme cela s’il fait beau à midi… Et donc au moment de partir, je n’ai seulement pas pensé qu’il faisait beau, parce qu’il faisait nuit, et donc je suis parti sans matériel, et voilà que le dehors, tout comme les carreaux de moquette du couloir, est inutilement baigné de soleil.

Pour un peu je me mettrais des gifles. Heureusement ma déception est atténuée, tandis que je me rends à la cantine, par le joyeux trille que lance un petit oiseau, je le vois en contre-jour, perché sur un rameau, en haut d’un tilleul. Je connais ce trille mais je ne sais plus à quel oiseau l’attribuer, une mésange, peut-être ? Le contre-jour le rend méconnaissable. Mais cela me donne des idées de renouveau ; dans un mois, les premières violettes égaieront la cour et le jardin.

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Commentaires
P
faut pas le dile
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S
Poulquoi ? Tu l'es déjà ? mdllllllll
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F
C'est un plaisir de guetter ces petits signes parfois bien discrets qui annonce l'arrivée de jours meilleurs. <br /> Etre attentif pour ne rien manquer...
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P
ah ah ! moi ça ne PEUT PAS me rendre fou.
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S
Fais attention Phil ! Sais-tu qu'il est dangereux de jouer avec les alternances lumière et ombre ? <br /> Il parait que ça rend fou !
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