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le carnet vert
27 janvier 2009

bologne

Un enchaînement de circonstances qu’il importe peu de dire ici fait que j’ai pris un volume au hasard sur l’étagère aux poésies, et c’était le « Terraqué » d’Eugène Guillevic.

Ce n’est pas le genre de texte qu’il est nécessaire d’entamer au début. Il n’est pas non plus nécessaire de tourner les pages dans l’ordre. C’est pourquoi j’étais tenté de l’ouvrir à n’importe quelle page pour y lire quelques fragments. Puisqu’il est fait de fragments sans liens entre eux qui soient d’une logique irréfutable. Le livre s’est ouvert donc, là plutôt qu’ailleurs, parce qu’il y était glissé, en guise de marque page un petit bout de papier que je détaillai avec curiosité. Ainsi oubliai-je de me nourrir des fragments de poésie que j’avais prévus.

C’était un petit rectangle de papier blanc, portant des inscriptions d’une encre violacée, de celles dont dans le temps on imprimait les tickets de caisse, par exemple. De celui-ci, que j’examinai sous toutes les coutures, je dirais qu’il s’agissait d’un ticket d’autobus, ou plus exactement du reçu que donne le conducteur d’un autobus quand on achète son voyage directement auprès de lui. Il me semble en effet que les chiffres pouvaient bien être ceux d’une date et d’un horaire, et puis aussi j’y distinguais un petit écusson représentant les armoiries de la ville, et la ville en question était Bologne.

J’étais perplexe.

Je me rappelais m’être un jour rendu à Bologne, lors d’un périple hasardeux dans le nord de l’Italie. Le problème justement était là : je m’étais rendu à Bologne, et ce n’est pas rien de poser ses pas dans ceux des voyageurs qui nous ont précédés, et j’avais beau me creuser la tête, plus de trente ans après, je n’avais aucune idée de ce que j’avais fait à Bologne, ni de ce que j’y avais vu, ni de qui j’y avais rencontré. Cette ville était une absence d’image terrible, et peut-être, me-disais-je, faudrait-il y remédier.

J’ai remis le ticket à sa place, entre les pages 132 et 133, et j’ai posé le livre sur le rebord de la fenêtre. Demain, je lirais des fragments de « Terraqué ».

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Commentaires
P
Et bien je ne me souviens de rien, mais c'était il y a 35 ans... <br /> Yaka y retourner voir.
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F
Alors, où en sont tes recherches sur cette absence d'images? Je brûle d'impatience de savoir qui-quoi-comment à Bologne :))
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