alpages
Il me vient des bribes parfois de ce qu’on apprenait sur les bancs de l’école. Par exemple des croquis représentant l’étagement du paysage en montagne, vous savez : en bas les cultures, puis la forêt, puis les pelouses d’alpages, puis la roche nue, et enfin les neiges éternelles. On était noté là-dessus. Moi qui ne savais pas dessiner, même si j’étais bon élève, je n’obtenais pas de note mirobolante à ce genre d’exercice.
L’expression consacrée (par les média ?) « les bancs de l’école ». Crétine, comme il se doit : il ne me semble pas assis sur autre chose qu’une chaise. Je sais, on va me rétorquer que les vieux pupitres en bois, etc, etc. Et bien non, nous, nous avions des chaises. Là.
C’est comme « les têtes blondes ». Comme si tous les gamins étaient blonds, voire même « de type européen » !
Pour en revenir à la montagne, je grimpe alerte le sentier qui sinue dans l’herbe rase (les montbéliardes sont passées par-là, en attestent quelques bouses récentes), histoire d’aller contempler au bord de la haute falaise le vert paysage que je connais par cœur. Alerte aussi dans ma quête de quelque fleur rare que je pourrais immortaliser dans ma carte mémoire. J’ai envie d’un lis martagon, j’en ai déjà trouvé par ici. Mais rien ne se présente. Je me contenterai de l’aconit. C’est également une plante protégée, mais on en observe partout dans les environs, à tel point que certains prés paraissent bleus.
Ma montagne n’est pas haute, elle s’arrête au troisième étage, celui de la pelouse d’alpage, mais la vue y est grisante néanmoins. Aujourd’hui, comme souvent, des volutes de nuages blancs dissimulent la plupart des hauts sommets alpins qui se dressent sur l’autre rive du Léman.