du bruit
Oh, que j’ai hâte d’être à ce soir, à l’heure où la campagne se pare d’ombre et de silence. Oui : de silence. Ce qui est faut, bien sûr. Il y a toujours de la vie qui bruisse ici ou là. Mais on est libéré du brouhaha de la journée, grandement généré par la circulation automobile, pourtant sporadique sur notre départementale.
On ne devrait jamais avoir à dire qu’on souhaite être à plus tard. Personne n’a envie de vieillir, n’est-ce pas ? Ne serait-ce que de quelques heures.
Mais ce bruit incessant !
Dilemme : si je laisse la fenêtre fermée, j’entends les voix qui s’échappent des bureaux voisins, je perçois parfois le soupir d’une cafetière. Ça, ce n’est pas gênant. Mais l’espace sonore est surtout envahi par le souffle permanent du système de ventilation de l’ordinateur, mêlé à celui de la climatisation, des bruits auxquels on devrait pouvoir ne pas faire attention, mais qui sont néanmoins omniprésents, et fatigants jusqu’à l’obsession. Si j’ouvre la fenêtre ? Alors le parfum suave du goudron chaud s’accompagne du tintamarre des compresseurs, des camions, des meuleuses, parce qu’évidemment il y a des travaux dans la rue. On m’objectera que c’est normal, que c’est l’été (je ne vois pas ce qu’il y a de normal à être perpétuellement en travaux, été ou pas). Sauf que là, ça dure depuis maintenant des années, c’est le chantier du nouveau théâtre qui veut ça. Mais il paraît que ça se termine, l’inauguration est prévue pour septembre. Ouf.
Admettons, admettons que les travaux du théâtre et des rues adjacentes soient un jour terminés. Admettons. J’imagine que la circulation automobile, un moment entravée, reprendra ses aises et accroîtra ses nuisances sonores. Sans oublier les sarre-cow-boys qui de nouveau démarreront en trombe à la moindre sortie et qui effrayeront le passant à grand renfort de sirènes hurlantes. Le commissariat n’est pas loin, c’est l’inconvénient.