pêche à l'étang (1)

Le réveil a sonné à six heures et demie. Ce n’est pas une heure pour un samedi. D’autant que je n’ai pas bien dormi. A cinq heures moins le quart, j’ai entendu partir ceux qui devaient se lever tôt. Je n’ai pas à me plaindre, non, puisque moi, je suis resté au lit.

Je suis content d’avoir entendu sonner le réveil, dans un sens. Parce que la dernière fois que je m’en étais servi, je ne l’avais pas entendu et je m’étais levé pour aller travailler à l’heure où habituellement je quitte l’appartement. En fait je n’ai pas su si je ne l’avais pas entendu, ou si j’avais mal enclenché le bitonio, ou si le réveil avait débloqué.

Bon, eh bien samedi il a sonné. Tout va bien. Sauf qu’il a sonné un quart d’heure plus tôt que prévu, alors Elle a émergé du coaltar à point nommé pour m’engueuler. Bon départ pour une rude journée.

Oui, parce que je ne sais pas si vous ça vous inspire, mais vider un étang quand il gèle à pierre fendre n’était pas pour moi une perspective enthousiasmante.

J’ai déjeuné près de la cheminée. Une bonne flambée réchauffait déjà la pièce. Je me suis assis dos au feu, et j’ai laissé la chaleur me caresser l’échine. J’ai savouré l’instant en même temps que mon bol de café.

A l’heure dite, j’ai embrassé Elle, je me suis vêtu chaudement de quatre pelures, comme les oignons, un t-shirt à manches courtes has been, un t-shirt à manches longues par-dessus. Has been aussi. Puis un gros pull. Et enfin une parka que je ne mettais plus depuis des années parce qu’elle la trouvait moche mais que j’avais eu la prévoyance de garder au cas où. J’ai enfilé des bottes. Un poil trop petites, mais bon. Puis je suis allé sortir la vieille bagnole rouge du garage. Le temps d’accrocher les vantaux et tout ça, ça m’a donné l’occasion de me rendre compte de comment ça pinçait fort ce matin-là.

Je ne suis pas un familier de cette guimbarde, mais j’ai quand même joué du starter avec suffisamment de doigté pour m’engager dans le chemin de l’étang.

A suivre

Comments

[Syl]

Et pourquoi le suite est pas de suite là ?
C'est du vol !