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le carnet vert
24 avril 2007

falaises

P1020616

Le ciel avait beau être limpide, les façades avaient beau prendre une belle teinte mordorée dans le soleil déclinant, il n’empêche qu’un vent frisquet balayait les rues et les quais. Mais quel plaisir néanmoins, après avoir essuyé une pluie dense et continue sur au moins deux cent kilomètres.

Je ne reconnaissais pas grand-chose de la ville, ni même de son port. Pourtant je me souviens qu’autrefois je m’étais rassasié de la vue de beaux murs de briques se mirant dans l’eau sale, comme un avant goût du nord.

Nous avons déambulé dans des rues pentues et venteuses. Les goélands criaillaient au-dessus de nous. Nous avons poussé des portes. Nous avons apprécié l’intimité d’un jardin public.

Nous avons mitraillé les pavés huileux du port, les coques chamarrées des barques, les fières silhouettes des éoliennes dominant la ville.

Je ne reconnaissais rien.

Nous avons repéré par avance les emplettes que nous ferions de soupes de poisson, de saumon fumé, de harengs saurs. J’en salivais d’envie.

Elle a acheté de larges crêpes au sucre dont nous nous sommes régalés sur le front de mer. Elle riait. Elle était comme une enfant. Nous étions bien.

Nous étions comme fascinés par l’étrave dorée des hautes falaises qui, de part et d’autre de la plage, semblaient fendre la mer, comme si nous ne savions pas que c’était le contraire, que c’était le travail de sape des vagues qui rongeait sauvagement la pierre blanche et qui parfois provoquait des écroulements terribles.

Nous avons longuement contemplé le dessin mouvant que traçait l’écume sur la grève. Nous avons figé quelques uns de ces mouvements, sachant que le silence de la vue restituée nous paraîtrait ultérieurement incongru tant nous étions soûlés par l’incessant raclement des galets retournés.

Soudain une légère brume enveloppait la partie la plus lointaine de la falaise sud. Le soleil avait encore décliné. Ivres d’embruns nous retournions alors vers les rues sombres, heureux.

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Commentaires
P
ce sont les falaises de Fécamp.
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B
Ca a l'air de superbes vacances, très joliment racontées.
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E
..des grands éspaces et de l'air frais et pur je lis votre message avec une envie d'aller voir cet endroit et comme toujours je ne sais même pas où c'est ....
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C
Et beau texte...
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S
belle lumière !
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le carnet vert
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