dab
Hier, c’était mon dernier jour de congé. Enfin soyons clair : l’autre lundi était mon dernier jour de congé. Parce que l’hier du jour où j’écris ceci, qui est un mardi, n’est pas l’hier du jour où vous le lisez qui est peut-être aussi un mardi, c’est comme ça.
J’avais beau être en congé ce lundi là, il se trouve que le réveil a néanmoins sonné à six heures. Car il se trouve également que j’ai dû conduire ma fille à la gare. Je ne m’appesantirai pas sur l’ambiance délétère des petits matins blêmes sur les quais de gare, ce n’est pas mon sujet. D’ailleurs je serai bref. Voici : suite à une subite illumination, je me suis dirigé d’un pas alerte vers le DAB du Crédit Agricole qui trône fièrement dans un couloir sinistre, et je me suis apprêté à retirer vingt euros. Au cas où le remplacement de l’ampoule avant gauche de ma voiture blanche coûte un prix dérisoire et qu’il soit donc malvenu que je sorte ma carte bleue. Tu parles !
Bref, donc. J’étais devant ce distributeur, je m’apprêtais à taper mon code, et soudain ces quatre chiffres que je compose tous les jours ou presque ne me disaient absolument rien, à tel point que j’étais véritablement angoissé. J’ai tapé à tout hasard les chiffres qui m’étaient venus, et la machine a benoîtement craché les deux billets de dix que j’attendais, et même le ticket d’opération. Que du banal, me direz-vous. Oui, sauf que je n’aime pas du tout, mais alors pas du tout, avoir cette sensation que ma mémoire se délite.