notre île
Un jour
Nous partirons
Et nous trouverons
Notre île
Voir le monde avec un regard d’enfant
Abricot
Amande
Pistache
L’été les murs
Rêve d’écume
Parfum d’algue
Écran de sable
Blanchi
Cimetière des huîtres
Chant des sirènes
Coquille de papier à l’encre baveuse
Ou glacé lumineux des images rayonnantes
Ou sagement serti dans le cuir ancien
Gangue de rythme
De poésie nous relirons les mots anciens
Écouter le murmure du monde
Appel lugubre des tourterelles
Rumeur de rue
Halètement d’engins agricoles
Un train au loin
Scansion du ressac
Nous trouverons notre île et les fils électriques les ondes nous relieront au monde peut-être que
Le monde viendra à nous
Et nous ignorera
L’idée me plait d’une poésie
Ininterrompue
Huile surchauffée des boggies remugles urbains il faut
En passer par là pour
Sentir
Le plaisir simple du pain chaud sortant
Doré du four
Sentir les exhalaisons
Du monde
L’herbe coupée
La première pluie sur le bitume
Desséché
Les fruits mûrs gorgés de pulpe de guêpes le vin en
Devenir
Le tanin acre du bois coupé
Les verres brûlants sur les tables
Dressées
Le vin sera suave
Sur la toile peindre
Les idées les paysages
Amitié
Distance
Relire les vieux mots habillés de neuf
Avec le regard clair
Les mots d’espoir
Et de croyance
Un
Jour
Nous
Partirons
Et
Nous
Trouverons
Notre île