déménagement
Elle et moi, nous sommes des gentils. On n’y peut rien, c’est comme ça. Alors on se trouve parfois embringué dans des plans pas très reposants, par exemple aider au déménagement d’une collègue, ce genre de choses. Je vous vois déjà venir… Et bien non, c’est fini. Je ne joue plus les déménageurs. C’est un métier. Et ce n’est pas le mien. Après une journée (moins la pause jambon rillettes, je concède) passée à trimballer des morceaux de meubles bien lourds dans des escaliers forcément exigus, avec des clous qui dépassent des murs, des marches de guingois, des poutres où aisément se fracasser le crâne, j’en avais plein le dos, au sens propre, j’avais le râble en compote. Je l’accepte avec plaisir pour du lapin ou du lièvre. Mais mon râble à moi perso, je dis non. M’enfin. En plus, les fameux meubles bien lourds, j’ai dû en démonter certains, avant de les descendre dans les escaliers exigus. Avec les outils du bord. Donc forcément inadaptés. L’opération avait commencé à bien me fatiguer. Pensez : une vieille armoire toute chevillée de bois, des chevilles bien collées par le temps et l’encaustique… Et un lit métallique avec pas de clé pour desserrer les écrous des pieds. Facile !
Bon je ne vais pas m’appesantir là-dessus, c’est du passé. Mais après ça j’étais vraiment HS. En plus nous devions monter dans le centre ville (oui : pour ceux qui ne savent pas, la région n’est pas trop montagneuse, mais Poitiers est une ville très pentue) pour refaire notre provision de thé. Galère.
Justement il s’est ouvert récemment une nouvelle boutique qui ne vend que ça, du thé, et les accessoires qui vont avec. Nous y sommes entrés, faisant fi de nos vêtements rendus poussiéreux par une journée de dur labeur, la gérante nous a accueilli avec le sourire, nous avons humé un grand nombre de mélanges plus ou moins surprenants, nous nous sommes assis à une des deux petites tables rondes, nous avons dégusté le breuvage préparé parait-il dans les règles de l’art, nous avons beaucoup parlé, du thé, de la ville, de Paris, etc… Nous renaissions. Notre journée avait attendu la soirée pour devenir un vrai bonheur. Parce que la grosse demi-heure passée là, c’était du bonheur. Alors comme, je l’ai dit, je suis un gentil, je vais vous donner l’adresse :
Et comme je suis vraiment très gentil, je vais même vous en donner une autre, d’adresse, celle de la fleuriste que nous avons découverte ensuite, et qui propose plein de compositions florales originales et sympathiques dans un décor qui ne l’est pas moins. Juste en face de la belle église romane de Saint-Benoît.
La prochaine fois qu’on m’y prendra, parce que je me connais, gentil comme je suis, je ne saurai pas dire non, je pense que je me munirai de mon stock d’outils.