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le carnet vert
2 février 2006

ciel bleu

Dans mon bureau il y a un coin ciel bleu. Si, si, croyez-moi. C’est un coin supérieur gauche. Il y a aussi des coins qui ne sont pas bleus. Et qui ne sont pas de ciel. Il y a une pendule à côté qui, pour l’heure, dit quatre heures et demie, ce n’est plus l’heure de la sieste. Cette pendule a été par moment l’objet de convoitises. Un de mes collaborateurs, un espiègle, avait même eu l’idée de la photocopier. A côté du coin de ciel bleu pendait donc une photocopie de la pendule. C’est malin. Ce n’est pas moi qu’on visait, hein, n’allez pas croire qu’on me manque de respect, et puis la pendule, je n’en ai pas besoin, j’ai ma montre, j’ai l’heure système du pécé, j’ai l’heure donnée par chaque application, y a même l’heure sur l’écran de mon téléphone. Toutes ces heures sont simultanément différentes, comme il se doit. Ma notion du temps se fait donc élastique. Mais il n’était pas dans mon propos de parler du temps qui passe, les mots viennent, s’enchaînent, vous savez ce que c’est. Donc on parlait du temps. Du beau, des coins de ciel bleu. Le coin de ciel bleu, le supérieur gauche, c’est celui que de ma place je vois le mieux. Parce que les autres, ils sont un peu cachés par l’exubérance d’une plante verte. Je devrais dire une liane. Le pot est posé sur le coffre où on range les clés, les cartes d’accréditation à ceci ou cela, ce genre de choses. Comme ça pendouillait gravement, les gens l’ont accrochée au mur, ça passe au-dessus du ciel bleu, au-dessus de la pendule, au-dessus de la paroi vitrée, ça revient dans l’autre sens, je ne sais même pas où se trouve l’extrémité de la liane. Je pense qu’il n’y en a qu’une, c’est déjà ça, j’en ai une semblable à la maison. Sauf que quand ça devient trop long, à la maison, je prends mon sécateur et je sécate. Ça fait un peu l’effet d’un philodendron, voyez, mais en beaucoup moins embarrassant tout de même, avec des feuilles luisantes et tigrées, et de très courtes racines aériennes. Bref, à travers cette verdure, je ne distingue que ce coin de ciel bleu, et la tête du type allongé, ses bras pliés derrière la nuque, son chapeau rabattu sur les yeux., sa chemise bleue, d’un bleu différent de celui du coin de ciel. J’ai remarqué que ce type, il valait mieux le voir de loin. Parce que de près, je lui trouve une tête de mouton. Bizarre non ? Mais regardez-le, il a vraiment un museau de mouton. Il est moche, quoi. Bon, ok, il a du pot, il fait la sieste. Même si objectivement la pendule dit que ce n’est plus l’heure. Je ne sais pas ce qui me prend de délirer comme ça. Il est vrai qu’il faut peu de chose pour que l’esprit se mette à vagabonder. Revenons donc à la dure réalité : j’ai du boulot.

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Commentaires
S
Nan j'ai bavé devant les cannelés ;-P<br /> Et arrête de te marrer comme ça !
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P
c'est de la fondue, que t'as foutu sur ton clavier ?
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S
Ben il a pas une tête bizearre le siestard de Van Gogh ! <br /> Quoi j'écirs mal ? C'est ta fauate si mon clavier est tout collant
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P
dans mon bureau il y a une reproduction de "la sieste" de Van Gogh ;-)
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M
Que ton esprit continue à vagabonder et nous transporte l'espace d'un instant sur une autre planète!! moi je vote POUR! il y a une carte du club... pour devenir membre?? sourire<br /> Missjulie
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