vue de bordeaux

Tout au bout de la rue du Mirail, de l’autre côté du cours Victor Hugo, se dresse la Grosse Cloche. Si j’ai le temps d’une promenade dans le centre ville, c’est bien rare si je ne passe pas cette vénérable porte.

Quartier Saint-Michel. On a l’impression d’être sur un autre continent. Je crois y retrouver l’ambiance particulière des ruelles de Gabès ou de Gafsa. La flèche gothique de l’église, dentelle de pierre élancée, n’est pourtant pas un minaret.

Une rue du centre. Ces dames farfouillent dans une boutique de chaussures. Moi j’attends dehors, je capte l’humeur de la ville. Je lève les yeux. Sur le mur d’en face une plaque indique que François Mauriac est né dans cette maison.

Sur les quais. Entre le pont Saint-Jean et la Bourse, il n’y a pratiquement plus de travaux. Le tramway glisse en silence entre ses quais herbeux. La plupart des façades ont été ravalées. La perspective épousant la courbe du fleuve est superbe. Ce matin-là j’ai l’impression qu’il fait moins froid que la veille. Sur le quai Sainte-Croix je glisse pourtant sur une plaque de verglas traîtresse et manque m’étaler.

Au-delà de la Grosse Cloche s’ouvre la rue Saint-James. Difficile de passer dans cette rue sans entrer au Comptoir des Epices. La dernière fois ce fut pour acheter des graines de fenouil.

Centre commercial Mériadeck : aucun intérêt.

J’aime assez la rue Judaïque, malgré ses façades sombres et ses trottoirs étroits. Nous y connaissons plusieurs commerces agréables. La ville ne manque pas de marchands de laine, mais Elle a désormais le sien dans cette rue. Elle a décidé de se tricoter un pull.

Rue des Remparts. C’est la rue piétonne que je préfère, sans doute parce que la foule n’y est pas très dense. Nous avons déjà vécu un moment agréable dans un salon de thé de cette rue. Dans la mercerie, Elle a acheté des ciseaux pour la couture. Je ne connais rien à ce genre de choses, mais les gens m’ont paru sympathiques et compétents. Et le magasin délicieusement suranné…

Le soir tombe alors que nous passons sur la place Pey Berland. Les derniers rayons du soleil enflamment les tours de la cathédrale. Le spectacle est splendide. Des gens prennent des photos. Pas moi, je n’ai pas mon troisième œil…

J’admire les maisons rénovées de la rue de la Monnaie. Certaines sont vraiment magnifiques. Et le contraste est saisissant entre les façades ravalées, tout en pierres blondes, et les autres qui sont restées toutes sombres.

Quartier des Chartrons, même contraste entre les façades rénovées et celles qui ne le sont pas. Contraste également entre le neuf et l’ancien.

Place des Grands Hommes, j’aime bien l’architecture circulaire de l’ancien marché. Maintenant il abrite une galerie commerciale un peu luxueuse. Dans un magasin, Elle me montre des ustensiles très design qu’elle a déjà repérés ailleurs. Elle a raison, ce sont de beaux objets, assez ingénieux pour la plupart, comme par exemple la boite à café hermétique, avec son compartiment pour stocker les filtres. Je ne suis pas censé faire de la pub, mais la gamme s’appelle Eva Solo. Sur cette place, à l’extérieur de la galerie, nous dénichons un magasin tout vieillot qui présente des objets de la marque en question. Nous y entrons parce que  nous sommes à la recherche d’un moulin à poivre, pour offrir. Le patron de l’échoppe nous fait l’article à grand renfort de catalogues, nous raconte des anecdotes, farfouille dans sa réserve pour nous montrer les trucs. Le bavard. Un grand moment. Je n’ai mémorisé ni le nom ni l’adresse de l’endroit, mais si ça vous intéresse vous trouverez facilement, c’est juste à côté d’un cordonnier nommé le Bouif…

Près du pont François Mitterrand, je découvre que les pêcheurs du coin ont installé des carrelets sur les deux rives du fleuve.

Emportés par la foule, nous faisons quelques mètres dans la rue Sainte-Catherine, où se niche le spécialiste des jeux que nous dévalisons. Descartes. Une bonne adresse, où on donne des conseils, ce qui dans ce domaine n’est pas inutile…

Nous faisons quelques courses sur le marché Colbert, sur les quais, près du croiseur. C’est plus petit et plus cher que le marché des Capucins, mais c’est également très agréable.

Sur le pont d’Aquitaine on circule lentement, comme toujours. Avant de dire adieu à la ville je regarde fugitivement le fleuve aux eaux sales.

Comments

[chipotin]

rue des Remparts... elle est ma chouchoute également rattrapé de près par le quartier St Pierre... y a des beaux coins quand même à Bordeaux...

[Saveurs Sucrées]

Moi je t'ai suivie à la trace dans cette ville que je connais, et cela m'a fait voyagé dans le passé...le temps de ma lecture.

[rainette]

J'avais l'impression de te suivre dans cette ville que je ne connais pas, et j'ai aimé.... raconté à voix douce, j'y sentais les parfums, j'y entendais les voix.... merci pour cette belle ballade Phil !

[phil]

Gloria, je suis bien content si ma description retranscrit bien l'atmosphère des lieux. Je laisserais bien volontiers ma voiture à Lormont si je n'avais pas un coffre plein !

[LaCuillerEnBois]

Ta visite retranscrit bien l'atmostphère et les lieux.

Le Dock des Epices n'a pas encore reçu ma visite, mais avec une collègue, nous l'avons découvert sur internet et nous nous sommes promis d'y faire une descente !

Bordeaux s'est "ouverte" depuis quelques années, s'est épanouie, s'est réveillée.

Je ne fais qu'y travailler, mais je prends de plus en plus de plaisir à y venir, à y revenir les week-end ou le soir pour des promenades.

Par contre, je laisse ma voiture à Lormont et je prends le tram :-)

Chaque quartier a son ambiance, sa fréquentation.
Il est certain qu'on n'est pas dans le même monde que l'on aille à Saint Michel ou Cours de l'Intendance, mais la Rue Sainte Catherine est le lien naturel entre ces mondes différents.

La Rue des Remparts est effectivement très agréable. Nous y prenons souvent le café. Je vais aussi faire un tour à "Olives et Cie" pour s'emplir les narines et les yeux de soleil ...

Au fait ... les "Trois Grâces" ont retrouvé leur place .. Place de la Bourse !