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le carnet vert
12 janvier 2006

poésie ininterrompue

« Il ne faut pas de tout pour faire un monde il faut

Du bonheur et rien d’autre »

                                               Paul Eluard

J’ai lu ces vers en entête d’un roman récemment, ils ont résonné en moi et ils m’ont rappelé le temps où je me complaisais dans la lecture du vieux Paul.

J’ai lu ces vers.

Puis j’ai lu le roman. Et je n’ai pas envie de vous en parler parce que justement dans ce livre-là, il y avait tout sauf du bonheur.

Et j’ai relu les vers encore et encore.

Jusqu’à ce que cette phrase soit inscrite infaillible dans mon crâne que je me la récite en conduisant en me lavant les dents en m’endormant en me promenant en mangeant.

Des mots comme une fulgurance permanente.

J’ai feuilleté tous mes bouquins d’Eluard afin de retrouver ces vers.

J’ai tourné les pages et j’ai cherché par tout et n’ai pas trouvé trace de ces mots magnifiques. Mais j’ai feuilleté mes recueils. Tous sauf un.

Celui qui a subi les outrages des fonds de sacs à défaut des intempéries, dont la couverture est toute râpée, jaunie, à demi effacée, celui qui voyageait souvent dans ma vieille sacoche kaki en compagnie de mon Canon Ftb et de ses objectifs et des boites de pellicules et des feuilles où je notais des mots et des idées.

Autrefois.

Celui que j’ai retrouvé avec bonheur dans un tiroir de mon bureau, enfoui sous un monceau d’objets, d’agendas et de papiers devenus obsolètes depuis des années.

Aujourd’hui.

Celui qui voyagera dans mon cartable, qui prendra le train, parcourra les rues capitales (de la douleur) dont il captait l’air du temps autrefois.

Dorénavant.

Poésie ininterrompue.

Parce qu’il ne faut pas de tout pour faire un monde, non et non, il faut du bonheur et rien d’autre.

eluard

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Commentaires
P
Naline, oui c'est une phrase dont je ferai volontiers ma devise.
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N
Une phrase qu'on perd trop souvent de vue...<br /> <br /> Merci de nous la remémorer !
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P
Chipotin > Je ne connais pas ton âge mais finalement je me demande si cela a vraiment à voir avec les goûts : ces 3 dernières années, mon fils a vécu avec moi et il s'est mis à découvrir et aimer ce que j'écoute souvent, Reggiani, Bécaud, Barbara, Brel (entre autres)et réciproquement je me suis surprise à apprécier ce qu'il écoute (enfin pas tout hein :-))
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J
j'ai vu Janis et John ce soir en DVD, et je trouve que ce filme et ta citation se réflechissent bien ...
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C
moment de solitude... ;-).. ou plutôt problème de génération je crois... hihi
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