feu de cheminée
Ce soir, lorsque je rentrerai, j’ôterai la grille de protection de la cheminée, avec une pelle j’enlèverai un peu de cendre froide que je verserai dans un récipient métallique (C’est important : toujours faire transiter la cendre dans un récipient métallique avant de la mettre à la poubelle. On croit que c’est éteint et il se trouve toujours une braise infime qu’on ne voit pas, mais qui fout le feu à la poubelle si on n’y prend garde. J’ai même brûlé un aspirateur, une fois.), que je laisserai dans un coin de la grange jusqu’à la prochaine fois. Je prendrai deux bûches pas trop grosses, disons dix à quinze centimètres de calibre, je les disposerai parallèlement sur les chenets en laissant un espace suffisant. Je déchirerai une feuille de journal que je roulerai en long et que je glisserai entre les deux bouts de bois. Je dis bien le journal, hein, pas de suppléments sport ou de feuillets publicitaires, c’est de la merde, ça ne brûle pas correctement. En travers des rondins, je disposerai des morceaux d’écorce ou des branchettes de cerisier et je poserai dessus un troisième rondin, pas trop lourd de préférence. Je gratterai une allumette, ou plusieurs, parce qu’hélas ça aussi c’est de la merde, de nos jours, et j’allumerai le journal à chaque extrémité. Puis je glisserai d’autres feuilles de journal roulées en long sur la flamme, jusqu’à ce que le feu commence à crépiter joyeusement. Alors je remettrai la grille de protection en place, je m’assoirai dans mon fauteuil favori et je m’abîmerai quelques minutes dans la contemplation du feu. Voila : vous l’avez compris, pour allumer un feu dans la cheminée, il faut trois bouts de bois, pas deux ni quatre, disposés de telle façon que l’air puisse circuler entre eux, du journal bien baveux, des allumettes qui allument, et de l’émerveillement dans les yeux.